L'émondage se pratiquait de novembre à
mars quand la sève ne circulait plus dans les branches .La
hache à manche court servait à séparer les
branches de l'arbre ; la serpe ou " faucillon " à préparer
les branches avant de les mettre en fagots, la fourche à
deux dents était utilisée pour déplacer et
rassembler les fagots ou les charger dans la charrette.
Après être monté au sommet
de l'arbre, l'émondeur commençait par séparer
du tronc les branches les plus hautes à l'aide de sa hachette
puis continuait l'émondage en descendant ; il laissait parfois
en place une branche terminale appelée " tire-sève
" qui lui servait aussi à se maintenir en équilibre.
À la fin de l'opération, toutes les branches se trouvaient
en cercle autour du pied de l'arbre ; elles étaient destinées
au fagotage. Chaque branche, soulevée à l'aide de
la serpe , puis saisie dans la main gauche, était débarrassée
de ses expansions gênantes ou trop longues au moyen de la
serpe .Le fagot était monté contre la jambe gauche
et serré avec la jambe droite ; arrivé à hauteur
du genou, il était lié soit avec un fil de fer, soit
avec un " liard ", branche que l'émondeur avait soigneusement
choisie, souvent avant le travail, pour ses qualités de souplesse
et de résistance à la rupture Les fagots liés
étaient laissés sur place quelque temps par tas de
cinq : 2 à terre, deux par-dessus (tous dans le même
sens) et cinquième posé sur le tout, au milieu. Pour
un tas de dix, les 5 premiers étaient placés de la
manière que nous venons de décrire et les autres ,
debout, en appui sur les premiers. Avec la machine à fagoter
au fil de fer, le travail était bien plus rapide.
Tout ce bois issu des "
raglosses " "était la source essentielle de l'énergie
domestique. Les fagots étaient souvent brûlés
en entier dans les immenses cheminées des fermes.
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